Chouette, la Cyberlettre !
Je suis allé au Salon International du Livre de Québec samedi dernier.
Je me suis offert un moment de ma business, ce qui n'arrive pas très souvent ces temps-ci (surtout que j'ai un gros mois !)
J'essaie de prendre aussi de plus en plus de pauses entre mes périodes de travail, de défaire ce qu'on a appris que le travail se fait en "continu" avec seulement une pause pour manger.
Il y a une réflexion qui m'est venue, qui me ramène à la folie de l'intelligence artificielle actuelle.
La peur de la peur de la page blanche. La peur d'arrêter, de prendre une pause, de réfléchir.
À quel point on est arrivé à tout productiviser, même le fait de prendre une pause et d'être invité à la créativité. On cherche des hack de cerveau pour provoquer la créativité, comme si ne pas avoir d'idée dans l'instant présent était une maladie. Suite à ça, on traite ces extractions créatives comme si chaque idée était si précieuse et rare qu'il fallait absolument en garder une trace immédiatement, sinon elle ne reviendra jamais.
Les mémos vocaux sur les feux rouges, les carnets de notes partout, mémoriser et alimenter son second cerveau (Notion, Obsidian ...) de centaines d'idées devient en soi une source de distraction et de procrastination. Et dès qu'on tombe en panne de production d'idées, ChatGPT est à la rescousse.
L'intelligence artificielle générative devrait, tout au plus, être un outil de créativité et de transformation de contenus, à utiliser en complément de notre cerveau, pas à sa place.
J'écoutais dimanche soir Jean-Philippe Pleau à son émission de radio (que j'ai croisé au Salon, justement, sans pouvoir acheter son dernier livre), et la discussion était autour de l'enfant avant qu'il apprenne à parler. Et, quelque part il disait qu'écrire, c'est laisser parler l'enfant en dedans de nous. Et de ne pas s'exercer à l'écouter, parce qu'on veut être productifs, c'est de le forcer à se taire.
Quand je vois les tendances qui se dessinent, c'est un peu comme si on avait réussi à sceller tout le vide dans nos vies avec de la productivité, et finir par tuer l'enfant en nous.
On n'aura pas besoin de robots si on en devient nous-mêmes !
Le remède à ça, ça semble être de lire des livres, heureusement, la prochaine génération s'y intéresse beaucoup, aux idées sur support non-numériques !
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