Ces jours-ci, je suis en train de lire Les Innovateurs de Walter Isaacson, un journaliste américain très connu, qui a entre autre été président de CNN et eu l'honneur d'être le seul biographe autorisé de Steve Jobs.
J'en suis à l'invention du transistor, en 1947. À cette époque, les rares ordinateurs fonctionnaient avec des relais, des lampes à vide et des cartes perforées. Et la programmation, c'était une affaire de femmes, souvent dévalorisée par rapport à la conception matérielle des ordinateurs.
Mais, peu importe la culture de l'époque et leur travail de l'ombre, c'est elles qui ont développé les premiers langages de programmation, les premiers compilateurs et la notion de fonction et de librairies de code. C'est elles qui ont ouvert la porte à la culture du logiciel libre, ouvert et collaboratif.
La culture du boys club était déjà bien implantée par contre. En informatique, aujourd'hui, il y a 19 hommes pour une femme (malgré toutes les statistiques qui essaient d'élargir le domaine au design web et au marketing pour trouver des femmes). Les femmes n'étaient pas invitées aux lancements et aux assemblées de presse qui présentaient les premiers ordinateurs à la population. Elles ont été oubliées, et rapidement, le nombre de femmes a commencé à chuter, jusqu'à aujourd'hui être un des pires domaines en termes de diversité après la construction.
Parmi les hommes du boys club, il y en a qui n'a jamais été à l'aise. Lorsqu'il a été découvert qu'Alan Turing était homosexuel (il a été dénoncé par un collègue), il a été accusé au criminel et a dû subir une castration chimique. Il s'est suicidé un an plus tard.
Le boys club qui a fondé la science informatique était ainsi bien blanc et bien hétérosexuel. Ce même boys club a mis en place les mêmes principes et les mêmes idées qui alimentent aujourd'hui les grandes entreprises informatiques: le secret, le code fermé, les sales coups et les batailles de brevets. En 2013, les 10 plus grandes firmes d'informatique dépensaient plus en frais légaux qu'en recherche et développement.
Ce qui se passe en ce moment avec la campagne de peur autour de l'intelligence artificielle, c'est la même chose, par ces mêmes entreprises qui travaillent avec une culture fermée et qui veulent protéger leurs secrets. Protéger de quoi ? De l'innovation ouverte, et surtout éviter de la mettre en contact avec la diversité. C'est cette diversité qui s'est fait montrer la porte en 2022 lors des mises à pied massives dans le secteur technologique, en passant.
Il n'y a aucune urgence ni obligation d'embarquer dans toutes les modes technologiques. L'effet de nouveauté autour de l'intelligence artificielle est plutôt une grande réussite du copywriting pour faire oublier leur vraie histoire (et l'attribuer encore une fois à des messieurs à cravate).
Ces mêmes modèles et algorithmes (réseaux de neurones, chatbots, moteurs de recherche) existent depuis les années 1960. Ils étaient souvent développés par des assistantes, des techniciennes, des programmeuses, mais dont l'histoire populaire n'a pas retenu les noms. Le cycle de la technologie, c'est un éternel retour aux sources. On a juste des meilleurs ordis.
C'est pour ça que je ne suis pas un grand fan du fatalisme technologique et de la fin de l'humanité par ChatGPT. Ce robot est capable d'écrire de la belle bouette persuasive et d'inventer toutes sortes d'histoires quand on s'adresse à la classe dominante. S'il a appris si vite, c'est parce que ça fait longtemps qu'on est bon là-dedans. Mais quand vient le temps de sortir des sentiers battus. Silence radio.
Je te laisse libre d'imaginer ce que serait un vrai retour aux sources en informatique.
Pour ma part, j'aimerais bien avoir un retour au code et aux données source, avec une expertise pour bien représenter toute la société !
Qu'en penses-tu, de toute cette folie autour de ChatGPT et de l'intelligence artificielle ?
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